
Cet article fait suite au précédent « Sommeil, de quoi parlons-nous ? 1ère partie« . Si vous ne l’avez pas lu, il est disponible ici :
L’hormone du sommeil
L’hormone du sommeil est appelée mélatonine. Celle-ci est sécrétée dans l’hypothalamus et plus précisément dans la glande pinéale autrement appelée épiphyse. Cette hormone est uniquement sécrétée pendant la nuit et la lumière peut ralentir voire supprimer sa production. Elle est relâchée dans le cerveau uniquement dans l’obscurité et atteint son pic à 2 heures du matin.
En plus d’amener le sommeil le soir, son rôle principal est de réguler les rythmes circadiens et de conduire l’information concernant le cycle veille/sommeil aux structures du corps. Ses effets ne s’arrêtent pas là, elle intervient également dans d’autres fonctions physiologiques telles que :
- Les défenses immunitaire
- les défenses antioxydantes
- la régulation du glucose
- la température corporelle
- Et ce n’est pas tout… son activité antioxydante lui permet de piéger l’oxygène singulet, un radical libre, produit par les cellules et qui est délétère
Des études sont en cours quant à l’effet bénéfique et protecteur de la mélatonine sur les maladies neurodégénératives. Néanmoins, une étude révèle que cette hormone neuroprotectrice influence la genèse de nouveaux neurones en atténuant la perturbation circadienne, en empêchant le stress oxydatif ainsi que le dysfonctionnement et la mort neuronale au cours de la maladie d’Alzheimer.
Des corrélations ont également été faites pour le cancer du sein, où le taux de mélatonine dans le plasma était diminué chez les patientes présentant une tumeur. Sur une étude in vitro sur des souris, la croissance des cellules de cancer du sein s’est vue inhibée par la mélatonine. Le sommeil réparant notre ADN endommagé et la mélatonine protégeant nos neurones, nous comprenons pourquoi dormir est un besoin vital et indispensable à la santé.
Synthèse de la mélatonine
Afin que la mélatonine puisse être synthétisée, il faut donc une bonne exposition à la lumière en journée et de l’obscurité le soir. Plus l’exposition est matinale, plus on avance le cycle, plus l’exposition est tardive et plus on le retarde. S’exposer tardivement à la lumière naturelle ou artificielle aura donc pour conséquence de retarder l’heure du sommeil.
En plus de la lumière, certaines réactions biochimiques sont nécessaires à sa synthèse. Tout d’abord un acide aminé dit essentiel, le tryptophane, doit être présent. Pour ce faire, il doit être apporté par l’alimentation. Ce tryptophane va ensuite être transformé en 5-hydroxytryptamine ou sérotonine grâce à l’action d’une enzyme. Cette fameuse sérotonine est à la fois un neurotransmetteur et une hormone, elle est communément appelée hormone du bonheur. Celle-ci subit également une cascade de réactions biochimiques afin de devenir la N-acétyl-5-méthoxy tryptamine ou mélatonine, notre fameuse hormone du sommeil.

Rebai, Redouane & Boudah, Abdennacer. (2017). « Corrélation entre le comportement dépressif et le stress oxydatif au cours du diabète » Thesis for : PhD. 09 octobre 2021
Les rêves
En l’année 1900, Sigmund Freud mit en évidence que les rêves avaient leur importance, en publiant un ouvrage intitulé « L’interprétation des rêves ». Il analysa ses propres rêves et ainsi, enfonça les portes de l’étude du psychisme et de la psychanalyse. Il écrit ceci : « L’interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie psychique » . Depuis, des recherches ont émergé en neurosciences ainsi qu’en psychologie des rêves. Les rêves sont des images, des pensées ou des sentiments, qui surviennent pendant le sommeil et présentent plusieurs caractéristiques :
- c’est involontaire
- le contenu peut être incohérent
- la perspective est à la première personne
- il y a d’autres personnes en interaction
- ils provoquent des émotions fortes et intègrent des éléments de la vie réelle
Le but du rêve, s’il y en a un, n’est pas encore complétement élucidé et fait débat auprès des experts. Néanmoins, plusieurs arguments sont avancés :
- construire la mémoire
- traiter et gérer les émotions
- entretenir le mental en éliminant les informations inutiles
- faire une relecture instantanée et une analyse des événements récents
- ou simplement une activité cérébrale accidentelle sans but ou sens essentiel
Nous rêvons en moyenne 2 heures par nuit et cela peut arriver pendant n’importe quelle phase du sommeil.
Cependant, la phase la plus propice aux rêves étant le stade des mouvements oculaires rapides (REM) appelée aussi sommeil paradoxal. Il est admis que la période de rêves a tendance à se concentrer dans les heures précédant le réveil. L’analyse des rêves est pratiquée en psychologie, lors d’une psychothérapie.
Références
- https://www.therasomnia.com/dossiers/tout-savoir-sur-la-melatonine-ou-hormone-du-sommeil
- Cagnoli CM et al. « Melatonin protects neurons from singlet oxygen-induced apoptosis ». J Pineal Res. 1995
- Hossain MF et al. « Melatonin in Alzheimer’s Disease: A Latent Endogenous Regulator of Neurogenesis to Mitigate Alzheimer’s Neuropathology ». Mol Neurobiol. 2019 Dec
- Tamarkin L et al. « Melatonin and malignant disease ». Ciba Found Symp. 1985
- Cos S, Sánchez-Barceló EJ. « Melatonin inhibition of MCF-7 human breast-cancer cells growth: influence of cell proliferation rate ». Cancer Lett. 1995 Jul 13
- https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2015-2-page-44.htm
- https://www.sleepfoundation.org/dreams